Réveil au lever du jour, il est 6h du matin.
On entends les autres qui se réveillent dans la tente d à côté.
Quelques minutes plus tard, tout le monde s'agite à ranger le campement. 
On profite des premiers rayons de soleil pour faire sécher les affaires humides de la nuit. 
C est un joyeux bordel. Il y a des cuissards et des tentes mouillées accrochés aux arbres. On est tous en train de plier, rouler ou mettre en boule dans nos sacoches. Le thé est en train de bouillir sur le réchaud.
Et puis, c est le départ. Ça mouline bien les premiers kilomètres pour se mettre en jambe. On a faim. Alors on  fait halte dans le premier village pour le petit déjeuner. Toujours le même: une énorme assiette de riz, 3 œufs frits et des bananes plantains cuites. Le tout accompagné par un café jus de chaussettes. On adore les mugs fleuris complètement kitch.
On est reparti. Il est 9h du matin mais il faut pas traîner ; dans 2 heures, le soleil tapera trop fort pour pouvoir pédaler.
On traverse les paysages. Les gens sont souvent surpris de nous voir mais nous saluent chaleureusement.
Les chiens nous aboient dessus. Le vélo leur fait peur et les rend agressifs. Ils nous courent tous après. Le seul moyen de les arrêter est de poser le pied à terre. C'est surprenant mais ça les calme immédiatement.
Deux heures plus tard et quelques kilomètres au compteur,il fait effectivement trop chaud. On cherche le premier coin à l ombre pour pouvoir se poser.
Un manguier au bord de la route fera parfaitement l'affaire. 
S'en suit une mécanique parfaitement rodée. On déplie le plaid, allume les réchauds, remplit les popotes des différents légumes glanés en chemin et on laisse mijoter tout ça. Grand silence durant le repas, apparement on avait faim. 
Le soleil continue de taper alors la sieste s'impose. Si on se sert un peu, on arrive à s'allonger à quatre sur le plaid. Ça lit, ça dort, ça joue au backgamon, ça bricole les vélos.
Il faudra quand même penser à se remettre en selle. 
Alors on range tout et on roule à nouveau.
On roule le plus souvent en file indienne ou bien deux par deux. 
Dans les montées, ça se disperse et chacun va à sa vitesse.
La route est rythmé par le klaxon des véhicules qui nous dépassent. En effet, ici, ça klaxonne à tout va. Ça klaxonne d'abord a quelques mètres de nous pour prévenir du dépassement. Puis ça klaxonne à côté de nous pour nous saluer. Et enfin, ça klaxonne un peu plus loin pour nous encourager.
Il est bientôt 16h. Il ne faut pas trop tarder à trouver un endroit pour poser notre bivouac car la nuit tombe à 18 heures.
Il y a trois critères pour un bon bivouac: une herbe moelleuse, la proximité avec un point d'eau et être à l'abris des regards.
Ici, ce n est pas difficile de trouver. Il suffit de s'écarter un peu de la route.
Nous décidons de nous installer. 
Nous profitons des dernières lueurs du jour pour monter les tentes, gonfler nos matelas de sol et sortir nos duvets. Nous prenons ensuite des douches fraîches grâce à la poche à eau suspendu à une branche. Les plus courageux se mouillent complètement alors que les plus frileux pratiquent la toilette de chat.
La nuit tombe, les frontales s'allument.
Nous nous réunissons autours des réchauds pour le dîner.
C est délicieux. Il faut dire qu'en bivouac, les aliments prennent une saveur particulière.
On finit par une tisane, petit plaisir du soir.
Au dessus de nos têtes, des étoiles et des constellations que nous ne connaissons pas.
Bien qu'il soit à peine 20h, on ne se fait pas prier pour aller se coucher. 
Voyager à vélo implique de manger et de dormir beaucoup plus que l'habitude.
Au chaud dans les duvets, on bouquine puis on tombe dans le sommeil.
Pas pour très longtemps,dans quelques heures, il faudra trouver le courage de se lever pour aller faire pipi dans la nuit.