En terme d’improvisation, on a encore fait fort. 

Quand on réalise que notre ferry s’arrête sur l’île de Corfou, en Grèce, et qu’on peut, de la, rejoindre l’Albanie en 30min de bateau, c’est clair, on veut s’y arrêter. Sauf que ce n’est pas du goût de l’équipage. Impossible sans changer notre ticket, et il est trop tard pour cela. Bon, on verra. 


A bord, on est loin de l’image lune de miel. Le bateau est super sale, les cabines sont pleines, et on va passer 24h sur une vieille banquette en sky. Boules quies, masques de nuit, et en avant la romance ! 

Au réveil (pas que nous ayons particulièrement dormi), on aperçoit les côtes albanaises. La claque ! C’est beau, et ça donne envie. Quelques heures plus tard, on entre dans le détroit entre Corfu et l’Albanie. A la vue de la vieille ville, pour nous c’est clair : on descend ici ! Pas question de continuer jusqu’à Igoumenitsa, comme prévu au depart. 

Dans la cale, un membre d’équipage nous demande confirmation au moment où nous voulons accéder aux vélos : “you go to Corfou, yes?”, “Yes!”

Et nous voila, hilares, sur le port de Corfou. L’impro, comme on l’aime. 


Il sera temps ensuite de se rendre compte qu’on est en plein mois d’août, que l’île est archi touristique, que tout est hors de prix et que, de toute façon, tout est complet. Bien. 

On prend le temps de flâner dans la vieille ville chargée d’histoire, à l’architecture italienne, française, grecque, ottomane et romaine, sur son port rempli de voiliers superbes (et de mega yacht de luxe qui nous donnent un peu envie de vomir), et de manger des glaces à 3 euros la boule. On pose la tente dans un camping plus au nord ensuite. 


Le lendemain, on rencontre Costas, qui possède un magasin de vélos à côté. 

Il nous dépanne gratuitement de liquide préventif et en profite pour nous indiquer les bons spots et les petites routes sur une carte Aqualand. Et effectivement, on se régale. On est très loin de l’ambiance jetset de la côte, on prend le temps dans les villages, on grimpe sur des pentes à 20%, on se brûle les rétines à la vue des plages et on profite de l’ombre des forêts d’oliviers centenaires. On se rend compte que Costas avait raison : “Corfou, c’est beau vu d’en haut!”. La côte, d’en haut, est sublime. En bas, c’est collés-serrés sur des transat, cocotier-parasols en plastique, tours en jet-ski et musique à fond. Très peu pour nous. 


Le soir venu, grâce à Reiner, un allemand cyclo-voyageur qui habite sur l’île, on découvre un bout de côte épargnée, sauvage, superbe, et on pose notre tente sur une plage paradisiaque. 

Notre dernière nuit sur l’île avant de retourner à Corfou demain pour prendre un bateau, direction l’Albanie !