Nous voici donc sur le Saranda Express.

Dans une demi-heure, l’Albanie, dont on observe les côtes depuis quelques jours et dont le nom résonne en nous avec un peu d’exotisme, il faut bien l’avouer. 

On est surpris de pouvoir embarquer les vélos sur ce mini bateau de transport de passagers, mais ils ont l’air habitués. 30 min de trajet au lieu d’1h30 pour le ferry habituel, mais qui ne part pas avant demain. On rentre en dernier, les vélos sont calés dans l’entrée et à moitié dehors, ça tiendra bien jusqu’à Sarande. 

Si proche de la Grèce, et pourtant avec une histoire si différente. L’Albanie a vécu fermée pendant 40 ans, sous le régime communiste stricte et violent du dictateur Enver Hoxha, et s’ouvre aux touristes depuis assez peu de temps.


Au port, passage à la douane, achat d‘une carte sim locale (“Vodaphone Tourist Pack”), retrait de nos premiers LEK, la monnaie albanaise. 1 euros=115 LEK, ok diviser +/- par 100, ça devrait aller. 

Sarande, c’est rempli d’italiens, d’immeubles de tourisme blancs, de grosses Mercedes flambants neuves et de discothèques en bord de mer, donc on file fissa. On longe la côte en direction du Sud, on goûte aux moules, spécialité locale, on plante la tente à Ksamil dans le jardin d’une famille et on ne ferme pas l’œil de la nuit à cause du bruit et de la chaleur. Notre premier objectif, c’est d’aller à Butrint, site archéologique et patrimoine mondial de l’UNESCO. 


Le site ouvre à 8h, on y est à 8h pour être tranquille. En fait pas tout à fait, le personnel n’est pas encore arrivé, peut-être 8h30, peut-être 9h...Ça tombe bien on a du temps, le petit dej dans les sacoches et devant nous de l’animation : la traversée d’un bras de mer sur un mini bac rafistolé, qui nous offre un beau spectacle. Cool, c’est notre route ensuite. 

Butrint, ça vaut le coup d’y passer quelques heures : petite colline entourée par les eaux du lac de Butrint et du canal de Vivari et dont l’occupation remonte à 50 00ans avant JC, puis occupée et développée par les Romains, les Grecs, et renforcée au Moyen-Âge, avant d’être militarisée par Ali Pasha et abandonnée au 19 siècle.

On voyage dans le temps pour une matinée, avant de prendre la direction de Gjirokastër, à deux jours de vélo. Le long des vignes, on découvre l’Albanie depuis notre balcon de pilotage. Et on en tire quelques premiers constats :

  • Il fait vraiment trop chaud pour rouler l’après-midi dans les plaines. 
  • Les albanais sont super précautionneux pour nous doubler. Petit klaxon pour prévenir de leur arrivée, et dépassement super large. Parfois un petit klaxon pour dire bonjour, aussi. Ça nous change de l’Italie.
  • Les routes secondaires se transforment vite en pistes, pour notre plus grand plaisir.
  • Le café à la Turc, c’est décidément spécial. 
  • Les orages en été, c’est tous les soirs depuis notre arrivée.

On essaie de deviner sur les voitures les acronymes des plaques qu’on a moins l’habitude de voir : Pologne, Montenegro, République Tchèque, République du Kosovo, Bosnie & Herzégovine, Roumanie...et Allemagne, en nombre. 


Premier col, descente en évitant les vaches, 20km de plat dans la plaine, et on arrive au pied de Gjirokastër. Pour se hisser jusqu’à la vieille ville et notre auberge, des pentes à plus de 20%, mais la ville a l’air superbe. On a hâte de se poser 2 jours ici, visiter les anciens tunnels de la guerre froide gardés secrets jusque dans les années 90, profiter des vues sur le chateau, flâner dans les rues et apprécier l’architecture locale, boire 3 espressos par jour et manger comme cinq, mettre à jour le blog et trier les photos, bricoler un peu les vélos. Car la route qu’on vient de tracer pour la suite s’annonce wild. 

A suivre...