On a été ambitieux. 

Trois jours pour pédaler du chalet jusqu’à Turin, en passant par le Cormet de Roselend, le col du Petit St Bernard, le Colle de San Carlo, et le Colle del Nivolet, c’était une entame corsée. Mais de toute beauté. 


Pas de rab, car notre train pour Ancone part jeudi matin, et notre ferry pour la Grèce jeudi soir. 


On quitte donc le chalet lundi matin, après un weekend en famille. Maël nous accompagne jusqu’au bout du chemin sur son mini vélo, Bap’s, Bat et Astrid ont décidé de monter jusqu’au Cormet avec nous. Les Villes Dessus, les Villes Dessous et on attaque la montée. Un peu de monde, c’est le 15 août. Au lac, 2 cafés, 3 frites et 1 Coca, avant de repartir pour la dernière section. C’est toujours aussi beau ! 

Embrassades en haut, photo devant le panneau. C’est une fois le col passé que notre voyage commence vraiment ! 

Arrêt à la coopérative de Bourg St Maurice, quelques tranches de beaufort, et on repart à l’assaut du deuxième col du jour : le Petit St Bernard. Jamais raide, monotone tout du long : 30km de montée entre 5 et 6%. Heureusement, les 8 derniers kilomètres, une fois passé La Rosière, sont superbes. On arrive au coucher du soleil, juste à temps pour poser notre tente sous le Mont Blanc, à quelques mètres du col et sur la frontière franco-italienne.


Au petit matin du jour 2, thé, granolas, et marmottes tout autour de la tente. On doit descendre jusque dans la vallée d’Aoste, mais à la Thuile on repère une petite route qui part en parallèle. On s’y engage gaiement, loin de se douter qu’on se lance dans le Colle de San Carlo, court mais brutal. Les vues sur les Grandes Jorasses recompensent heureusement ce choix d’itinéraire naïf. 


En bas, deux margheritas à Morgex et on repart dans la vallée de Valsavarenche, qu’on va remonter tout du long, direction le Parc National du Grand Paradis. Le Val d’Aoste, c’est une region italienne à statut spécial, quasiment autonome. Le français et l’italien sont les deux langues officielles. Et c’est surtout super beau. 

On arrive en fin de journée à Le Pont, au bout de la vallée. De la, un sentier piéton doit nous monter sur le plateau du Nivolet. On sait que ça promet d’être costaud avec les vélos chargés. 

Grosse surprise au hameau, c’est envahi de camping car, de vans et de voitures. Aucune envie de dormir ici, donc on rempli les gourdes, la vache à eau, et on attaque le sentier. On est pas déçu ! Ça va être costaud, comme prévu. On trouve un super spot pour poser la tente, face au Grand Paradis.


Le lendemain, réveil à 5h45, tente mouillée et granolas au goût d’essence. Ils ont passé la nuit à côté de notre réchaud à essence dans la sacoche de cadre et sont immangeables. On aime !

Le sentier monte fort dans un pierrier superbe, les chamois nous font la fête et le Grand Paradis se découvre au fur et à mesure de l’ascension. On porte les vélos plus qu’on ne les poussent, mais on ne regrette pas la balade : on est mieux la que sur la nationale entre Aoste et Turin. 

Côté stats : 2h30 pour 2km. 

Le plateau qui s’ouvre à nous est magnifique. Une dernière grimpette, sur les vélos cette fois, et nous voilà au Colle del Nivolet, à 2636m d’altitude. Descente vertigineuse, et long faux plat descendant de 80km jusqu’à Turin. 


On crève de faim et on arrive désespérés en ville, en quête d’une bonne pizza. C’est chose faite grâce aux Foccacias d’Il Taglio, délices maison comme seuls savent faire les italiens. Au fait, c’est mon anniversaire aujourd’hui. Donc on se laisse pas aller. Triples boules de glaces framboise gingembre-noisette- stracciatella, bières, spritz aperol-antipasti, et restaurant en terrasse avec bouteille de rouge du Piémont... “on l’a bien mérité”, rengaine habituelle du cyclotouriste affamé. On adore toujours autant Turin, en tout cas. 

Allez dodo, demain on prend le premier train pour Ancone !